Le doute, un approfondissement de la foi.
Comme je suis d’un certain âge, à l’époque le clergé nous disait qu’il n’était pas permis de douter quand il s’agissait du domaine de la foi. Si nous étions tentés de faire une remise en question de notre foi il fallait réprimer ces pensées et s’en défaire à tout prix. Les moyens suggérés, la pénitence, le sacrifice, la prière et le jeûne. Alors nous pouvions marcher sûrement, sans se questionner ou questionner quoi que ce soit qui était affirmé par l’Église.
Je pense que ce temps est révolu et qu’il est admis que le croyant peut douter et remettre sa foi en question. Nous n’avons qu’à nous rappeler le cas de Mère Teresa. Je ne connaissais pas sœur Emmanuelle qui vient de mourir, mais selon les commentaires elle aussi aurait eu ses moments de doute.
J’ai connu des personnes laïques ou religieuses qui disaient qu’elles ne voulaient absolument pas lire des livres ou encore entretenir des conversations où il était question de la foi ou encore de certaines visions de la foi. Ces personnes ne voulaient pas perdre leur foi, j’ai bien dit leur foi. Ayant œuvré avec certaines de ces personnes je constatais que dans leurs actions elles étaient portées à juger les autres personnes et a afficher une certaine supériorité parce qu’elles avaient "la foi" et que les autres ne l’avaient pas. Souvent elles doutaient de l’intégrité des autres et ne faisaient pas confiance. Leur foi était leur bouclier pour se protéger des autres.
Je crois que le doute, le questionnement sont des signes de maturité de la foi. Quand on a la certitude de quelque chose on n’a pas besoin de la foi. Avoir la foi c’est la chercher et non pas s’asseoir sur ses convictions, c’est regarder ailleurs, c’est se documenter, réfléchir, méditer et confronter. Cependant, il ne faudrait pas croire que la foi est une connaissance, la foi vient de l’intérieur, du cœur et non pas de l’intellect. Elle ne se découvre pas par des mots.
Dans ce bas monde toute chose a son ombre et même la foi sinon c’est de l’angélisme.