L’incinération : qu’en penser?

Publié le par Albert Dugas

 

De plus en plus souvent, on entend les gens dire : "Quand je mourrai, je veux être incinéré. " Jusqu’à quel point cette affirmation a-t-elle été réfléchie et jusqu’où la famille peut-elle considérer que c’est là la volonté de cette personne? Cette coutume n’a pas de racines profondes dans notre milieu parce que le christianisme a imposé l’inhumation comme unique pratique funéraire. C’est depuis le 8 mai 1963 que l’Église catholique, tout en réaffirmant sa préférence traditionnelle pour l’enterrement des morts, ne prononce plus de condamnation envers l’incinération. "L’Église recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d’ensevelir les corps des défunts; cependant, elle n’interdit pas l’incinération, à moins que celle-ci n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne." (Code de Droit Canonique, c. 1176 (3) . "L’Église permet l’incinération si celle-ci ne manifeste pas une mise en cause de la foi dans la résurrection des corps. " (Catéchisme de l’Église catholique, no. 2301 (2).

 

L’Église a toujours accordé une grande place à la dignité du corps humain et pour cela, il faut le traiter avec respect, même après la mort. Dans notre conception chrétienne, le corps est inséparable de la personne et nous devons conserver la mémoire de la personne défunte. Même dans les civilisations non chrétiennes les plus anciennes, on retrouve des sépultures qui sont identifiées soit par des pierres ou autres objets, ce qui nous indique qu’elles accordaient de l’importance au corps de leurs morts et un désir d’en garder mémoire. Dans ce sens, je crois que lorsqu’on disperse les cendres aux quatre vents cela va à l’encontre de la tradition non seulement chrétienne mais de plusieurs autres tradition.

 

Dans notre diocèse il y a une pratique que je n’accepte pas, c’est celle d’apporter les cendres à l’église et surtout celle qui consiste à bénir les cendre et à les encensenser lors du rituel du dernier adieu. (Absoute). On ne bénie pas des cendres en souvenir du baptême du défunt comme on fait pour le corps. Cela me déroute quand j’entends cela. Des cendres ce n’est rien de la personne qui était là avant d’être incinérée.

 

Que la famille choisisse l’inhumation traditionnelle ou l’incinération, deux choses sont à considérer :

     

  • le défunt n’est pas seul, il y a ses proches et sa famille;
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  • pour que le lent travail du deuil se fasse, il est important qu’il y ait un rite de passage, un support symbolique de la disparition du corps.
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Ces quelques lignes nous invitent à réfléchir sur les raisons de notre choix et aux conséquences sur nos proches.

 

Pour en savoir plus sur l’incinération consulter le site suivant :

 

http://www.corpothanato.com/pages-fr/splus_cremation.php

 

Publié dans espace-vie

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D
Rebonjour tu as raison, ce ne sont là que des symboles et si le symbole n'a plus de sens il n'a pas rasion d'exister.<br /> Je remarque que parfois, dans notre paroisse, il y a des membres de la famille qui se rendent au cimetière. Pour certains cette façon de faire à un sens pour d'autres non. Il faut donc laisser une grande liberté de choix et ne pas imposer.<br /> Merci et à la prochaine.
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J
<br /> Cher<br /> monsieur Dugas<br />  <br /> <br /> Je savais qu'on ne fait pas l'absoute même dans des cas comme ça.  Mais cela ne change pas mes opinions au sujet de l'exclusivité que Rome et certains diocèses nous imposent assez souvent.<br />  <br /> <br /> Tant qu'à l'absence du corps ou des cendres, une photo présente dans les lieux suffirait.  Après tout, ce ne sont que des symboles comme je le disais.<br />  <br /> <br /> Cependant, je crois que le plus approprié serait de suivre le cortège jusqu’au cimetière comme le font la plupart des européens et les non francophones du Canada.   En hiver cependant, les gens sortent de l’église et se rendent jusqu’au corbillard.  Cela, pour moi, a plus d’importance que l’absoute dans l’église. Hélas, on a éliminé cette coutume parmi les canadiens français y inclu les acadiens du NB<br />
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D
Bonjour monsieur Godin,<br /> je vous remerie d'avoir visité mon blog et d'y avoir ajouté votre commentaire. Je respect votre opinion et je suis heureux que vous l'ayez exprimé même si il est différent du mien. Votre point de vue est valable. En ce qui a trait à l'absoute, actuellement dans le rutuel catholique quand il n'y a pas de corps il n'y a  d'absoute. Pour en venir à votre exemple, aux funérailles comme le cas d'un noyé dont on pas retrouvé le corps, il y a simplement une messe souvenir, sans absoute. Au plair de vous relire.
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J
Je dois répondre aux  commentaires au sujet de l'incinération.<br /> Que le corps soit présent ou non, je ne crois pas qu'il est nécessaire qu'on cesse de faire l'absoute.  Les rites ne sont que des visuels qui nous font rappeler qui nous sommes et que nous ne sommes que de passage ici.  Essentiellement, ces rites sont là pour les vivants.  En somme, que le corps y soit présent ou même les cendres, personnellement je ne crois pas que ça de l'importance.  J'irais même jusqu'à dire qu'on devrait le faire même à l'absence du corps et des cendres.  Prenons un exemple : Qu'arriverait si une personne se noyait en plein grande mer, et que l'on est certain que l'on ne trouvera jamais le corps?  Devrait-on vraiment nier l'absoute à ce service funéraire?  Personnellement je ne le crois pas puisque ce sont aussi les proches du défunt qui ont le besoin de s'affirmer en témoignant l'absoute et non pas le défunt, puisque le destin pour ce défunt a déjà été fait.  Je crois que si l’on nie ce rite aux proches, on le nie aussi à la communauté.<br /> L’incinération existait avant le christianisme et même avant le judaïsme et elle existait aussi chez des peuples civilisés tel que chez les romains.<br />  Personnellement, si on considère le manque de dignité et de respect envers le corps humain, je crois qu’il y a beaucoup plus de manque de ce respect lorsqu’on insère des produits chimiques dans les veines du corps juste pour protéger la décomposition temporaire pour but de visionnement.  Aujourd’hui, il ne serait pas permis d’emporter un corps non embaumé, à l’église.  Si le corps n’est pas embaumé, il  faut  que le corps inhumé aussitôt que possible (la journée même) comme tel en est le cas chez les juifs et les musulmans.<br />  Les enterrements sans incinération dans notre culture occidentale sont très coûteuses et l’incinération n’est aussi qu’une façon d’éviter ces coûts.<br /> Comme généalogiste amateur, il m’arrive occasionnellement de lire dans les obsèques la phrase suivante : « Un don à la famille serait apprécie ».<br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  
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