Êtes-vous «Pierre» ou «Paul» ?

Publié le par Albert Dugas

Lire Ga 2,1-2.7-14.

Au bout de quatorze ans, je suis de nouveau monté à Jérusalem ; j'étais avec Barnabé, et j'avais aussi emmené Tite.
J'y montais à la suite d'une révélation, et l'Évangile que je proclame au milieu des nations païennes
, je l'ai exposé à la communauté, et aussi, en privé, aux personnages les plus importants ; car je ne voulais pas risquer de courir pour rien, ni avoir couru jusqu'à présent pour rien.
mais au contraire,
ils constatèrent que Dieu m'avait confié l'annonce de l'Évangile pour les païens, comme il l'avait confiée à Pierre pour les Juifs.
En effet,
si l'action de Dieu a fait de Pierre l'Apôtre des Juifs, elle a fait de moi l'Apôtre des païens.
Ayant reconnu la grâce qui m'a été donnée,
Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés dans l'Église comme les colonnes, nous ont tendu la main, à Barnabé et à moi, en signe de communion : ainsi nous irions vers les païens, et eux vers les Juifs. ..
 
Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il était dans son tort.
En effet, il prenait ses repas avec les frères d'origine païenne jusqu'au moment où arrivèrent de Jérusalem des amis de Jacques. Mais quand ils furent là, Pierre prit l'habitude de se retirer et de se tenir à l'écart, par peur des frères d'origine juive.
Tous les autres frères juifs jouèrent la même comédie que lui
, si bien que Barnabé lui-même s'y laissa entraîner.
Mais alors
, quand je vis que ceux-ci ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Pierre devant tout le monde : « Toi, tout juif que tu es, il t'arrive de suivre les coutumes des païens et non celles des Juifs ; alors, pourquoi forces-tu les païens à faire comme les Juifs ? »
 
Cette Évangile vaut pour moi comme chrétien et catholique et pour chacun de nous. Deux choses m’interpellent : Tous les autres frères juifs jouèrent la même comédie que lui.
 
Il vous est certainement arrivé, comme à moi, de fréquenter des gens qui ne partagent pas vos convictions ou ne vivent pas comme vous. Jusque là tout va bien, mais si les personnes qui partagent les même convictions ou manières de vivre que vous arrivent, vous prenez vos distances, vous avez peur d’être jugés. Cela vient à dire que les bons catholiques ne fréquentent que des bons catholiques. C’est ce que fait Pierre ici.
 
Quand Pierre était avec les païens, il pratiquait les coutumes des païens à condition qu’il n’y ait pas de Juifs avec lui. Mais quand il était avec les Juifs, il voulait que les païens fassent comme les Juifs, par exemple, qu’ils se fassent circonscrire. Il y avait là ce qu’on dit souvent «deux poids, deux mesures». Paul ne pouvait pas supporter cette façon de vivre qu’il considérait comme non conforme à la vérité de l’Évangile. Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il était dans son tort.

Ceux qui jouaient ce double jeu étaient considérés comme des piliers de L’Église, mais Paul n’eut pas peu de les affronter. Avons-nous ou aurions-nous le courage d’en faire autant si cela se présentait actuellement. Qui oserait dénoncer les autorités de l’Église si elles n’agissaient pas conformément à l’Évangile? Quand certaines personnes osent le faire, est-ce que l’attitude de l’Église est la même que celle de Pierre?
On peut pousser plus loin quand Luther à dénoncé les pratiques qui n’étaient pas conforme à l’Évangile, qu’elle réception a-t-il reçu? Et certains prophètes de notre temps?
Je me questionne et je vous invite également à le faire. Personnellement je crois que je suis plus souvent «Pierre» que Paul. Cela me dérange.
 
(Je serai absent de mon blog pour le reste la semaine. Mon travail m’appelle à l’extérieur de la province.)

Publié dans espace-vie

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L
                         Cher Albert,<br />      Vous avez mis un mot sur mon blog  :eneglise, et je vois, en visitant votre site ici, une communauté d'esprit. Votre réflexion ,suite à ce passage des actes des apôtres (que je n'ai pas lu en entier, honte à moi ! et Miséricorde), me montre à nouveau et davantage, combien les apôtres ont dù lutter (aussi entre eux !),pour édifier l'Eglise, sans respect humain, mais dans l'obéissance à Dieu, beau témoignage! Cheminons dans cette écoute réciproque et en Dieu...
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M
Il reste à déterminer si l'attitude de Luther était bien irréprochable sur le plan évangélique...
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A
Je suis d'accord qu'il pouvait y avoir des torts des deux côtés, raison de plus pour créer une situation d'écoute. En ce qui concerne l'Église du temps, il suffit de référer à l'histoire pour voir dans quel état elle était. Ce n'était pas le moment les plus glorieux de l'Église, à moins que les historiens soient complètement biaisés ou que les événements soient mal relatés.<br /> Lors d'un anniversaire de Luther, Jean-Paul II, par l'intermédiaire d'un cardinal qui avait assisté aux célébrations, faisait un certain éloge de Luther. J'aimerais bien retrouver ce discours dans mes documents. Malheueusement je ne prends pas toujours le temps de tout classer. Ce document donnait un certain crédit à Luther. Je l'ai possiblement à mon bureau et je tenterai de le retrouver à moins que vous l'ayiez.<br /> Merci pour votre commentaire, cela permet parfois d'aller plus au fond des choses.