Je dépense donc je suis…

Dans une de mes chroniques ayant pour titre; ‘De quelle crise parle-t-on?’ je mentionnais que nous faisions face à  une crise morale, une crise des valeurs qui avait comme conséquence la situation économique dans laquelle nous nous trouvions. À ce moment-là je me questionnais à savoir si cette crise allait nous obliger à redéfinir nos valeurs.

Après un an de cette situation je constate que tel ne fut pas le cas, du moins selon ma perception. Les gouvernements des grandes nations se sont réunis pour sauver la situation de leur pays afin de s’assurer que l’ordre établi ne soit pas troublé. Ces mesures m’apparaissent en partie justifiables si tout en présentant ces mesures ils avaient également mis sur place des mécanismes pour éveiller la conscience des gens face à ce qui avait causé la crise et les amener à être conscients qu’un nouvel ordre mondial doit s’établir.

Si les gouvernements avaient dénoncé la surconsommation, la pollution causée par les grandes industries qui veulent produire toujours plus  en pensant pouvoir épancher la soif d’avoir des gens, une soif qui n’a pas de fond, qu’on arrivera jamais à combler, alors ces mesures auraient eu un certain sens. Tel ne fut pas le cas. Ils ont plutôt incité la population à consommer davantage pour pouvoir faire fonctionner la machine à sous des multinationales.

Si le cogito de DesCartes est ; ‘Je pense donc je suis’ c’est-à-dire que l’homme existe par sa pensée, celui de l’homme moderne semble être ‘je dépense donc je suis’. Ce qui vient à dire que l’homme existe par ce qu’il possède.

En nous dirigeons dans cette direction nous courons à notre perte parce qu’un moment donné ceux qui n’ont rien à dépenser vont se révolter. Les pays pauvres vont réclamer leur part et le processus des déjà enclenché. Cela ne veut pas dire que ces gens seront plus éveillés ou conscients mais bien qu’ils réclament ce qu'il pensent leur être dû.

La raison d’être de l’homme est-il d’avoir ou d’être?