Il n’y a pas d’intérêt à se marier

Publié le par Dugas

 
Lire : Mt (19,3-12)
Il y a probablement beaucoup de personnes qui comprennent ce texte de l’Évangile ou qui pensent le comprendre. Personnellement, je m’y perds. J’accroche cependant à ce passage qui vient à la suite des explications de Jésus sur le mariage. "Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, il n’y a pas intérêt à se marier. " J’oserais dire que beaucoup de gens aujourd’hui ont compris ce passage, mais ils n'est pas nécessairement  la Bible mais l'expéreince de la vie.
En effet, il y a de moins en moins de personnes qui se marient. Elles préfèrent vivre en union libre ce qui leur donne plus de liberté et pourtant elles fondent un foyer avec des enfants. Mais qu’advient-il des couples qui se sont mariés à l’Église catholique et qui se divorcent, vivent en union libre ou encore contactent un second mariage, civil cette fois ? L’Église leur réserve un sort qui n’est pas très enviable. Ils n’ont pas accès aux sacrements, même celui du pardon à moins qu’ils acceptent de se séparer. Reste la reconnaissance de nullité de mariage que l’Église accorde. Pour moi la reconnaissance de nullité de mariage n’est qu’une échappatoire que l’Église s’est donnée parce qu’elle ne veut pas accepter le divorce. 
La raison que l’on donne pour refuser le divorce est que l’union de l’homme et de la femme représente l’alliance de Dieu avec les hommes. Briser cette union voudrait dire que Dieu peut briser son alliance avec les hommes. Cette explication que quelques prêtres donnent me paraît farfelue.
Je suis marié depuis 37 ans et je n’ai pas l’intention de divorcer, je cherche simplement à comprendre la position de l’Église que je trouve dure envers les personnes qui se divorcent. Ici, peut-on appliquer l’affirmation que Mgr Georges Cottier fait à propos de l’utilisation du condom ? Je cite : "Ce n’est pas au pape à se faire l’avocat du moindre mal, il ne fait que fixer les idéaux. " Sur ce point je suis d’accord, l’Église doit nous présenter l’idéal, mais elle doit avoir une attitude pastorale envers ceux qui ne peuvent pas la suivre sachant très bien qu’il y a un écart entre l’idéal et la réalité de la vie.

Publié dans Réflexion biblique

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J
Le cancer l'a libéré.Ce que tu mentionnes à propos de cette femme, elle souffrait ce que les psychologues appellent la "co-dépendance", une désordonnance malheureusement exprimée par l'abus et le contrôle.  C'est très difficile à guérir (ou à enlever).  Beaucoup de gens souffrent de choses semblables, tel qu'exprimer sa colère
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J
Je crois que c'est une forme de contrôle que l'Église de Rome ne veut pas lâcher.À moins que je fasse erreur, toutes les Églises Chrétiennes (sauf l'Église Romaine et Orientales et Orthodoxe), reconnaissent les mariages civils ainsi que les divorces.
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D
Merci de ton commentaire. Je crois que si certaines Églises chrétiennes acceptent le divorce c'est qu'elles ont une interpértation différente de l'Évangile que j'ai cité. C'est pour cette raison que j'ai dit que certains pensent comprendre ce texte. Le passage le plus souvent cité est «Donc ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas!»Je tiens cependant à mentionner que pour moi le divorce est toujours une situation très pénible et que l'idéal est de demeurer ferme dans le mariage, il y a cependant des situations qui appellent au divorce. J'ai connu un couple où c'était l'enfer, il n'y avait aucune rencontre entre les époux, les seules rencontres étaient les enguelades. En discutant avec cette femme , je lui ai demandée pourquoi elle ne pensait pas à la séparation. Comme elle était très religieuse, elle m'a répondu que l'Église ne lui permettait pas. Elle vivait un stress immense et son mari aussi. Elle est morte d'un cancer.
D
Ce qui semble manquer à ton argument est le discernement des prêtres qui sont sur la première ligne, eux qui rencontrent les couples en question. J'ai officialisé des mariages qui m'ont déçu tant je croyais aux composantes de leur amour. D'autres me surprennent tant qu'ils vivent un bonheur constructif et toujours en construction. Je crois que le Pape a raison de maintenir un certain idéal dans son discours religieux. Mais à la base, on ne peut pas se cacher derrière de tels arguments pour condamner la vie de ceux qui s'aiment. Mon discernement de base est le cheminement affectif, psychologique et spirituel du couple. On ne peut étouffer la mêche qui fume.
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D
Merci de ton commentaire.D'abord permets-moi de dire que je ne veux absolument pas discréditer le mariage, ce serait me trahir moi-même.C'est surtout la position de l'Église face à ceux qui vivent la déchirure du divorce qui me concerne.<br /> <br /> Quant au commentaire suivant, les prêtres qui m'ont fait ce commentaire sont de jeunes prêtres très actifs aux niveaux de l'Église. «Ce qui semble manquer à ton argument est le discernement des prêtres qui sont sur la première ligne, eux qui rencontrent les couples en question. »<br /> <br /> «Je crois que le Pape a raison de maintenir un certain idéal dans son discours religieux.» Je suis d'accord avec cela, Jésus présentait toujours l'idéal et même au-delà, mais son attitude n'était jamais une rejet ou une exclusion mais bien un accueil, ce que je ne vois pas dans l'attitude de l'Église face aux peronnes qui vivent des situations difficiles à cause de leur divorce.<br /> <br /> Merci encore une fois pour tes commentaires très intéressants et qui permettent de pousser plus loin la réflexion.